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La crise de l'eau s'aggrave en Inde

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Il y a quatre ans, un fermier du Tamil Nadu, penché sur la terre de son champ, m'avait montré comment celle-ci s'effritait sous ses doigts. "Pas assez de pluie", avait-il grommelé. Malheureusement pour lui, les deux moussons suivantes n'ont pas rattrapé ce déficit et le Tamil Nadu est entré en 2017 dans sa pire période de sécheresse depuis un siècle et demi.  Tous les districts de l'État ont été déclarés en stress hydrique. Des dizaines de fermiers ruinés se sont suicidés et d'autres ont manifesté dans les rues de Delhi, sans obtenir de solution.  Le Tamil Nadu n'est pas le seul État concerné : depuis plusieurs années,  un quart des Indiens (330 millions) subissent une sécheresse chronique et la pénurie d'eau est devenue une crise nationale , qui affecte le quotidien de chacun : les robinets sont coupés plusieurs heures par jours dans les villes et dans les zones rurales, les femmes marchent souvent plusieurs heures par jour en quête...

Préserver l'eau, un enjeu écologique et socio-économique

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  "Il fut un temps  où le Rajasthan ne manquait jamais d'eau, en dépit du climat désertique", m'avait dit Anupam Mishra quand je l'avais rencontré à Delhi.   Cet intellectuel engagé en faveur de la Gandhi Peace Foundation , spécialiste de l’eau, était l’auteur d’un livre remarquable sur les techniques traditionnelles de recueil des pluies. Au premier rang desquelles figuraient les baoli   ( ou baori, ou vav ), des puits à escaliers en pierre, construits entre le 4 e siècle avant notre ère et le 19 e siècle dans tout le quart nord-ouest de l’Inde et au Pakistan.      Ces merveilles architecturales conservaient l'eau fraîche jusqu'à 60 mètres de profondeur et étaient parfois ornées de sculptures monumentales d'animaux, qui n'étaient pas seulement décoratives: "Quand l'eau atteignait les pieds de la statue du cheval, il restait 6 mois de réserve, et quand elle arrivait sous les pieds de l'éléphant...

L'odeur des saisons

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 J’ai décrit dans mon livre Made in India l’odeur unique de Delhi - ce composé chimique de moteurs surchauffés, d’émanations d’usines et de masala épicé - aussi indissociable de la ville que celle du métro l’est de Paris.     Certains ont pu dire que l’Inde « vomit » ses odeurs. Rien n’est plus faux. L'opulence des odeurs en Inde est un cadeau à ceux qui veulent se plonger dans la singularité absolue de ce pays, et dans l’émotion qu’elle procure.   ​   D’emblée, on retient évidemment le parfum envoûtant des guirlandes de marigolds (soucis) et de jasmin des temples. Ou l’arôme piquant du tadka , le mélange d’épices qui frissonne dans l'huile au début de toute recette indienne. L’odeur des masala dosa dans les échoppes de rue. L’âcreté de la naphtaline, posée dans les lavabos pour éloigner les cafards. Ou celle des galettes de bouse qui brûlent dans le chulha , le poêle rustique des maisons de village.   ​Mais, avant tout, il faut ê...