Un souffle nomade venu de l'Inde

La piste traversait une vaste étendue de poussière jaune, aux confins du désert de Thar. Elle était si cabossée que nous étions ballottés d’un côté et de l’autre, sur les sièges du vieux 4x4 Suzuki. Vers midi, nous avons fait une halte dans un dhaba et des nomades, dont le campement de toile était installé non loin de là, près de petits arbres décharnés, se sont approchés. Un des hommes tenait, au bout d'une corde, un ours au museau percé d'un anneau et qui se tenait debout, cabré de toute sa force animale. Puis deux femmes, au visage à demi caché sous des voiles, se sont mises à danser pour les clients du dhaba , au son d’un petit tambour et d’une pungi (clarinette bombée). Une danse andalouse Chaque fois que je croise ces gypsies sur les routes du Rajasthan, je pense à leurs lointains cousins, dont la longue odyssée a un jour pris fin sur les rives du Guadalquivir, en Espagne. Un soir, à Huelva, au cœur de l’Andalousie, un ami m’a fait...